Enfin les vacances ! Faut
dire que j’avais vraiment besoin de changer d’air. Mon inactivité de ces
derniers mois m’a totalement épuisé. Faut pas croire mes amis, c’est super
difficile de rester à rien faire. C’est franchement fatiguant de s’occuper.
Donc, ces vacances là, je les ai vraiment méritées.
Nous voilà donc partis, ma copine
son fils et moi sur l’autoroute des vacances. Une semaine en pension complète
dans un club en Provence, région aux paysages splendides.
Petite ville de Grasse nous voilà.
Je vous passe l’arrêt obligatoire,
comme tout le monde, sur une aire d’autoroute TOTAL, aux prix démesurément
démesurés, avec le petit sandwich et le café infecte remportant néanmoins un
grand succès. Allez comprendre… On entend déjà le chant des cigales, mélangé aux
bruits des moteurs incessants de motos, de camions, de voitures et de gosses
qui chialent. Des millions de nationalités parlant des millions de langues
différentes. D’ailleurs à ce sujet, au lieu de payer des stages hors de prix à
nos ados dans des pays étrangers pour apprendre une langue, il vaudrait mieux,
je dis ça comme ça, demander à TOTAL de les prendre en stage (forcément non
rémunéré) comme caissier sur une aire d’autoroute. Vous les laissez à l’aller,
vous les récupérez au retour, une fois vos vacances terminées. Excellent pour
la crise. TOTAL pourrait gonfler ses bénéfices encore un peu plus, vos ados
apprendraient le monde impitoyable de la vie et vous, tranquille, pourriez
passer d’excellentes vacances sans avoir à vous occuper de cette gestion pré-pubère si difficile.
M’enfin…
Nous voilà à Grasse, après 3
heures de route.
Il fait beau. Quoique…Après s’être
plaint du mauvais temps des semaines précédentes, me voilà surpris de me
plaindre de la chaleur trop forte. Je suis une bougon parait il et ça a l’air
de se confirmer.
Youhou ! Piscine, Ping Pong,
glandouille. Ça s’annonce super. Apéro et repas (car nous sommes des malins
nous ; on réserve en pension complète).
Et puis rapidement…la désillusion.
La bouffe n’est pas au rendez
vous.
Le premier jour ça a été. Forcément,
on découvrait le buffet. Le deuxième un peu moins (puisque
exactement les mêmes plats que la veille, et ainsi de suite les jours suivants). Le troisième beaucoup moins. Je
commence à maigrir. J’ai du mal à soulever mon verre de pastis. Je croque les
glaçons comme si c’était un steak.
Le quatrième, je déambule dans
les allées, assiette à la main, l’œil jaune (à force de manger des œufs durs).
Je repère discrètement les personnes les plus faibles.Le cinquième j’observe. Plus
personne ne parle. Les allées sont silencieuses. J’ai même l’impression que
certains vacanciers sont déjà décédés. La foule est moins nombreuse. Je ne quitte
pas des yeux un nourrisson. Celui la, il est pour moi. Je le veux. Même cru. Qu’importe,
il faut que je mange. Malheureusement, son père n’est pas d’accord, et je me
vois, moi, vue la force du gaillard, finir dans leur réfrigérateur. Le problème
avec les faibles, c’est qu’ils sont toujours défendus par des plus forts (que
moi).
Le sixième jour, je prie. Mais
comme d’habitude mes prières ne sont pas entendues. Je pense réserver un vol
pour la Syrie, la Somalie, ou toutes autres destinations bénéficiant de l’aide
alimentaire. A l’aide ! Au secours ! Je fonds à vue d’œil. Même
devant un miroir de poche on ne m’aperçoit plus.
Le septième jour, on part. Enfin !
A moi la station TOTAL et ses sandwichs dégueulasses.
Résultat de mes vacances ? J’ai
perdu 300 grammes. Admettez que pour une ville portant le nom de Grasse, c’est
un peu gros.